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« Les sols proposent une bonne vitrine de la cohérence environnementale des concepts de magasin »

Revêtement de col | Magasin Slip Français | Forbo Flooring Systems

Coté-Sols : Vous êtes responsable matériauthèque ET développement durable chez Market Value. Une association encore rare. Quel sens donnez-vous à ces deux mots ?


Hélène Boga, Market Value, TeamCreatifGroup :
Effectivement, il s’agit d’une création de poste, fin 2017. Chez Market Value, nous nous définissons comme les designers de lieux, de marques et d’expériences, sous la forme de lieux de commerce, de bureaux, de vie.


Dans ce cadre, la matériauthèque devient un outil essentiel de support pour notre studio de création. Elle leur facilite l’accès à des solutions en conformité avec la réglementation mais aussi et c’est un mouvement qui prend de l’ampleur, avec la dimension environnementale qui irrigue tous nos projets.


On y trouve donc, comme dans la plupart des matériauthèques, des échantillons physiques qui permettent de légitimer des choix esthétiques de visu, en le complétant par des informations sous l’angle réglementaire et aujourd’hui environnemental.


Coté-Sols : Est-ce la pression réglementaire et/ou les demandes des donneurs d’ordre, y compris les clients dans les magasins, qui font bouger les lignes ?


Hélène Boga : il n’y a pas un mouvement qui prime sur l’autre, mais plutôt une convergence. Et bien sûr l’architecte, dans ses propositions de concepts, a un rôle à jouer. Il ne doit pas être schizophrène et laisser ses convictions écologiques à l’entrée du bureau. Après tout, il ne fait pas que concevoir des magasins, il s’y rend aussi comme consommateur.


Le développement durable c’est un processus d’amélioration continue. Je pense qu’il faut prendre de la hauteur et accepter de travailler par étape, à partir du moment où il y a en arrière-plan une stratégie globale et cohérente. C’est à cette vision que nous essayons de faire adhérer nos clients.


Côté-Sols : Qu’est-ce que cela peut donner, concrètement aujourd’hui ?


Hélène Boga : Eh bien prenons le cas des centres commerciaux : ils ont été le symbole d’une certaine démesure dans la consommation, avec une emprise considérable au sol, parkings compris, qui n’est plus de mise aujourd’hui. Et des atteintes fortes à l’environnement auxquelles on ne pensait même pas, concernant la biodiversité. Aujourd’hui, nous réfléchissons à des solutions pour favoriser la renaissance de cette biodiversité à l’extérieur, pour créer de nouvelles expériences et du lien social à l’intérieur.

Nous voyons bien à travers cet exemple que le sujet ce n’est pas le choix de tel ou tel matériau, qui n’interviendra qu’en bout de course. Le vrai changement c’est la nature des questions que l’on se pose et l’intensité que l’on met à les traiter. Chez Market Value, nous nous positionnons clairement comme accélérateur et accompagnateur de cette transformation de nos clients.



Côté-Sols : Quel rôle peuvent jouer les sols en appui de cette vision ?


Hélène Boga : ils sont un impact extrêmement important, ne serait-ce que par la surface d’intervention qu’ils représentent. Et pour des aménageurs d’espace, c’est aussi un terrain très favorable pour démontrer des concepts.


Il faut se placer sur l’axe du bien-être, y compris celui des employés. Je pense que la priorité aujourd’hui, c’est de répondre à des nuisances comme le bruit, la qualité de l’air intérieur, les éclairages agressifs. La qualité et le confort à la marche sur le revêtement choisi ont donc beaucoup de conséquences sur le ressenti, même inconscient, lors de la visite en magasin.



Côté-Sols : Que pensez-vous des possibilités de recyclage des matériaux, en particulier pour les revêtements de sol ?


Hélène Boga : Dans le retail, la durée de vie des concepts d’aménagement peut être assez brève. Il faut donc travailler à la fois sur la durabilité adaptée des produits, à savoir ne pas installer des produits à durée de vie trop longue avec donc des usages surdimensionnés de matière, qu’on enlèvera dans trois ou cinq ans. De l’autre côté, il faut aussi penser la réversibilité des cellules et réemploi des matériaux et mobiliers : c’est-à-dire imaginer dès la conception de l’aménagement, quelles futures destinations pourraient avoir le local d’une part – notamment en cas de changement d’enseigne – et d’autre part les composantes du décor récurrentes d’un concept à l’autre.


Enfin, la fin de vie des matériaux reste un problème, surtout sur des petits chantiers où les artisans peinent à avoir accès aux programmes mis en place par les fabricants. Je pense que ces derniers, à l’instar de leurs homologues dans les pays du nord de l’Europe, pourraient mutualiser leurs efforts pour proposer des solutions de collecte et de recyclage opérationnelles sur tout le territoire.