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L’économie circulaire entrouvre la porte de l’hôpital

Revêtement de sol | Hôpital Europeen | Forbo Flooring Systems

Réduire la consommation d’eau (de 400 à 1000 litres par lit et par jour en moyenne), maîtriser la consommation énergétique, sont devenus des musts à l’hôpital. « En 2007, lorsque nous avons commencé à travailler avec la MOA sur le futur Hôpital Européen de Marseille, ces sujets étaient déjà sur la table. Il y avait une vraie volonté de réaliser un projet responsable» se rappelle ainsi Stéphan Bernard, architecte associé et directeur général chez Carta-associés.

Stephan Bernard-Carta Associes

Ce cabinet d’origine phocéenne compte de nombreuses références dans le monde de la santé, à Nice, Paris, Bourg en Bresse par exemple mais aussi en Afrique au Bénin. Il a d’ailleurs ouvert depuis des bureaux à Paris et à Nice, pour accueillir sa quarantaine de collaborateurs, qui travaillent aussi, pour certains d’entre eux, sur des réalisations aéroportuaires, des salles de spectacle, etc.

L’hôpital, un vrai terrain d’expérimentation pour l’économie circulaire ?


Au-delà des consommations de ressources naturelles, les établissements de santé sont aussi concernés par des émissions dangereuses dans l’air (contaminants chimiques, radiations,…), une production de déchets importante due notamment à l’usage unique et réglementé de nombreux médicaments ou pansements (on parle de 1000 kg de déchets par lit et par an).

Sans compter qu’à l’instar de tout bâtiment accueillant un public et des professionnels nombreux, l’hôpital génère des émissions de GES (gaz à effet de serre) dues aux déplacements des uns et des autres pour s’y rendre ou en repartir, ainsi que pour les livraisons. L’ADEME a bien compris ces enjeux et lancé un appel à projets sur le thème de l’économie circulaire en santé dès 2017. Par ailleurs, des hôpitaux certifiés HQE ont commencé à voir le jour dès 2011 (Alès, Corbeil-Essonnes – Evry), suivis par le CHR d’Orléans par exemple.


L’hôpital Européen de Marseille a suivi le mouvement et son inauguration a eu lieu en 2013, après quatre ans de travaux rondement menés. « Dès le début, la direction prise était précise. Halte au gaspillage autant que possible. Cela a conduit les donneurs d’ordre à accepter d’investir sur des matériaux parfois plus coûteux, pour engranger des économies par la suite » explique Stéphan Bernard. Il donne l’exemple des façades, dont les parements ont été réalisés en céramique, pour une meilleure isolation. Autre choix fort, celui d’équiper les toits d’un réseau de capteurs de chaleur sur 500 mètres linéaires, qui fournit la totalité de l’eau chaude sanitaire. La lumière naturelle a également été privilégiée et tous les locaux en bénéficient. Côté revêtements de sols, à noter que l’hôpital s’est notamment équipé de sols PVC Sarlon trafic de Forbo.

Les soins, encore peu concernés


Ajoutons à cela que le choix du site d’accueil de l’établissement, dans les quartiers nord de Marseille dans un environnement déjà fortement urbanisé, a conduit à des réflexions sur les moyens d’accès, la circulation des patients, etc. Reste l’impression que les efforts ont surtout porté sur le bâtiment et son fonctionnement, moins sur le cœur de métier de l’hôpital, à savoir les soins. Et qu’il a été beaucoup plus question d’économies que d’écologie et d’économie circulaire ?

HP Marseille

« C’est vrai que les premiers choix, il y a douze ans, étaient dictés par des impératifs économiques, reconnaît Stéphan Bernard. Néanmoins, en raisonnant à partir d’un TCO se projetant sur plusieurs décennies, les décideurs ont intégré à leurs choix, par exemple, le fait que le bâtiment allait évoluer dans le temps. Voyez-vous, nous sommes déjà passés de 28 à 34 blocs opératoires, à nombre de lits constant. Et la médecine ambulatoire continue de se développer, d’autant plus facilement que le lieu a été prévu pour s’adapter et se reconfigurer plus facilement ».

Et s’adapter à de nouveaux textes et de nouvelles exigences sur l’économie circulaire, cela serait-il possible ? L’architecte marseillais tempère : « j’ai à la fois peur de notre propension normative et en même temps confiance dans notre capacité à nous adapter.

HP-Marseille-2

Pour l’instant, il reste des blocages pour aller plus loin, par exemple dans l’utilisation de certains matériaux dans la construction, ou dans la réutilisation des produits médicaux. Je pense également que les filières de recyclage tardent à se structurer vraiment. Mais si les choses venaient à évoluer dans le sens d’une meilleure réutilisation potentielle des produits, d’une acceptation de produits naturels comme le bois ou le chanvre, les possibilités d’améliorer les bilans carbone à l’hôpital changeraient aussi. »