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Itamar Krauss, architecte : La problématique environnementale est encore en filigrane dans l’habitat

Itamar Krauss | Forbo Flooring System

La conception de logements, notamment dans l’habitat social, dépend beaucoup des contraintes réglementaires et budgétaires. La question environnementale passe encore au second plan, malgré un réel intérêt des occupants, déplore le dirigeant de l’Atelier Krauss. Il y a pourtant des choix « naturels » à faire, par exemple au niveau des revêtements de sol…

Itamar Krauss ITW | Forbo Flooring System

Côté-sols : Diriez-vous que les questions environnementales sont aujourd’hui très présentes au moment de concevoir de nouveaux logements ?


Itamar Krauss, Architecte DPLG, Atelier Krauss: Force est de constater que les questions d’ordre budgétaire priment aujourd’hui, ainsi que les réglementations diverses. C’est ainsi que certains produits, malgré leur éventuel intérêt sous l’angle de l’économie circulaire, peuvent être écartés. Tout simplement parce que les donneurs d’ordres ne veulent pas prendre de risques, notamment au niveau des assurances en cas de sinistres ou de défauts de mises en œuvre.

Coté-sols : Pourtant, en tant qu’architecte, vous faites partie d’une profession qui semble souhaiter aller de l’avant ? En témoigne cette étude européenne de 2019 qui démontrait sa forte mobilisation…


Itamar Krauss: c’est tout à fait le cas. Dès que l’occasion se présente, je préconise des produits qui me semblent offrir les meilleures garanties en termes de durabilité, de modération dans l’usage des ressources non renouvelables et de confort. En particulier, dès qu’il s’agit de revêtement de sol, je suis très sensible à la notion de confort à la marche.


Côté-sols : du coup, lesquels mettez-vous en avant ?


Itamar Krauss : j’ai une préférence pour les parquets pour les pièces de vie et les carrelages pour les pièces humides. D’ailleurs, quand j’en ai l’occasion, je les propose en association comme je l’ai fait pour des pièces à vivre pour des logements sociaux à Saint-Denis. Dans cette même réalisation, j’ai également préconisé un linoléum pour les chambres. L’avantage de ces produits, par exemple le Marmoleum de chez Forbo, c’est d’être entièrement composé de matériaux naturels (à 97 %, NDLR). Le résultat est donc très agréable, que ce soit au niveau de l’odeur ou de la sensation à la marche. Et bien entendu, le budget est moins important qu’avec du parquet.

Coté-sols : Quel accueil font les occupants de ces logements à de tels revêtements ? Et les demandent-ils pendant la phase de construction ?


Itamar Krauss : C’est toute la problématique de la conception de logements. En tant qu’architecte, les moments d’échanges avec les futurs occupants sont assez rares. Il y a le donneur d’ordres entre nous, qu’il soit bailleur social ou promoteur immobilier, qui a dans tous les cas ses propres contraintes à traiter.


Par ailleurs, les attentes des occupants d’un même bâtiment, peuvent être très hétérogènes : par exemple, dans un immeuble proposé à la vente, les acheteurs qui vont y habiter réellement ont des exigences de confort plus marquées que ceux qui investissent pour mettre en location.


Côté-sols : Du coup, comment répondez-vous à cette diversité qui ne s’exprime pas en amont ?


Itamar Krauss : j’ai un credo : la couleur est éphémère. Je m’attache donc à livrer des locaux dans les tons et avec les matières les plus neutres possibles, de façon que leurs futurs occupants puissent les « customiser » sans difficultés. Je choisis donc des peintures blanches ou très claires, et des sols dans des tons neutres sur lesquels un tapis et ses motifs ressortiront d’autant mieux, etc.


La montée en puissance des demandes environnementales chez les utilisateurs de mes réalisations me conforte dans ces choix de neutralité, puisqu’il va notamment falloir imaginer des solutions qui restent plus longtemps en place.


Pour autant, cette neutralité ne signifie pas un désintérêt, bien au contraire. Si vous pensez aux chaussures d’une personne que vous regardez, ce n’est pas ce que vous voyez en premier, mais cela en dit long sur la personne. C’est pareil avec un sol : son choix reflète une mentalité, des choix de vie, etc. Et puisque le sol est le seul élément de l’habitation avec lequel nous sommes en contact permanent, il mérite évidement toute l’attention des architectes. Et ce ne sont pas les exigences de l’économie circulaire qui vont y changer quelque chose, au contraire !