Salon de la Santé : le virtuel ne guérit pas tout !
Le pari était risqué mais il a réussi. En réunissant cette année pour la première fois cette année les salons historiques de la Fédération hospitalière de France (HopitalExpo, GerontHandicapExpo et HIT), Intermeditech et le Salon Infirmier, la Paris Healthcare Week a attiré, fin mai à Paris, 29058 professionnels de la santé et de l’autonomie, pour un panorama complet des solutions innovantes pour le système de santé. Avec en plus le passage de bon nombre de responsables politiques, présidentielle à venir oblige.
Comme le résument les organisateurs : « Cet événement a été à la fois un lieu majeur de réflexion sur l’organisation et l’avenir du système de soins mais aussi la vitrine des innovations qui vont bouleverser l’hôpital et le secteur médico-social. (…) A un an de l’élection présidentielle, la Paris Healthcare Week a aussi fait figure de tribune politique pour de nombreuses personnalités venues présenter leurs propositions et rencontrer les professionnels du secteur ».
Objets connectés et e-santé
La déferlante des objets connectés, qui envahissent notre quotidien, n’a pas épargné le salon. Il leur avait de toute façon réservé une part belle, en consacrant une journée de conférences à la recherche et à l’innovation en santé, et en remettant les Trophées Hôpital de Demain à 5 start-up parmi les 16 accueillies dans un village dédié.
Il faut dire que selon l’agence de conseil The Links, 68% des Français avaient l’intention de se procurer un objet connecté en 2015. Parmi eux, 47% le feraient pour surveiller leur santé. Par ailleurs, ils étaient 83% à affirmer que les objets connectés « vont s’ancrer durablement dans notre quotidien ».
Dans le registre de l’autonomie, La Poste a également publié une statistique intéressante : 85% des personnes interrogées pensent que les objets connectés doivent aider au maintien à domicile des personnes âgées ou dépendantes, et 88% pour aider à l’intervention rapide de personnels de confiance auprès des personnes isolées.
Il est donc logique que parmi les lauréats des trophées, dans la catégorie Prévention, le vainqueur Smoke Watchers, une méthode aidant les fumeurs à lutter contre la dépendance tabagique, s’appuie sur l’utilisation d’un objet connecté, d’une application mobile et d’une plateforme communautaire.
Autre phénomène marquant des dernières années, l’émergence de la e-santé et de ses applications qui transforment le patient en acteur de sa santé et l’aident à redéfinir sa relation avec les médecins (jusqu’à 58% des utilisateurs d’applications mobiles pour la santé estiment même que leur relation avec les professionnels de santé est renforcée). Elles permettent d’instaurer un suivi régulier de sa santé et de pouvoir transmettre régulièrement des informations au médecin si besoin. Parmi les milliers d’applications déjà disponibles – et le Hub Institute prévoit qu’un mobinaute sur deux en aura une sur son smartphone d’ici 2017 -, vient aujourd’hui se rajouter un autre lauréat des trophées : Hospitalidée, un outil permettant aux usagers de consulter les avis sur les établissements de santé et offrant à ces établissements un cadre structuré, éthique et des outils pratiques pour maîtriser les avis et piloter leur e-réputation.
Penser aussi les espaces de vie des patients et de leurs visiteurs
Le salon a aussi été l’occasion de nombreuses rencontres entre les professionnels de la conception, de la construction et des aménagements de locaux de santé. Un mouvement profond est en marche, qui considère que « l’humanisation des espaces de santé et des dispositifs médicaux marque une tendance de la société contemporaine occidentale » expliquait le plasticien et coloriste Denis Steinmetz en introduction à la plaquette de présentation du colloque consacrée en avril dernier par l’université de Strasbourg, à l’usage de la couleur dans l’aménagement des espaces de santé. « Dans les hôpitaux, les maisons de retraite, les EHPAD, les Instituts Médico-Éducatifs, les cabinets privés, les établissements de soins, les pharmacies, les centres de balnéothérapie, on oeuvre ainsi à des opérations d’embellissement qui prennent en compte le confort physique et psychologique du personnel, des patients et de leurs proches ». Et dans ce contexte, ajoute-t-il, « la couleur, qu’elle soit neutre ou expressive, appliquée en surfaces monochromes ou en motifs multicolores, semble constituer un élément majeur ».
Un message visiblement bien compris des fabricants de sols PVC, homogènes ou pas. Et des architectes qui mettent en œuvre leurs produits, comme David Mossé à l’EPHAD de Martigues. De quoi, déjà, se sentir mieux….