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L’économie du partage fait son entrée dans le monde du bricolage

Mr Bricolage | Forbo Flooring Systems

On connaissait les fiches bricolage – à prendre à la caisse du magasin – voire les cours, dispensés le samedi matin pour apprendre aux clients comment poser un papier peint, raccorder un WC, ou réaliser une chape sur leur sol. Il y a encore quelques années, ces pratiques représentaient le must en matière d’accompagnement et donc de fidélisation.

Mais Internet est passé par là : aujourd’hui, une question de bricolage posée sur un forum obtient immédiatement plusieurs dizaines de réponses, dont certaines très pertinentes. Et les cours de montage se font aussi sur le net, avec les fameux « tutos ».

Tous les conseils ne sont pas désintéressés. Et de nouveaux acteurs ont fait leur entrée, pour proposer des solutions innovantes, notamment de partage. Car la statistique est connue : une perceuse, chez un particulier, ne serait utilisée en moyenne que 12 minutes par an ! Voilà pourquoi, désormais, vous n’êtes plus obligé d’acheter un outil pour réaliser un chantier unique, vous pouvez l’emprunter quelques heures, moyennant finances ou contrepartie sous forme de service rendu. Vous n’êtes plus non plus obligé de vous en remettre aux artisans partenaires de la grande enseigne de bricolage pour réaliser le chantier qui vous permettra de bénéficier d’un avoir fiscal : des groupements de plombiers, d’électriciens, de monteurs, de plaquistes ou de soliers ont vu le jour, avec une politique de prix agressive, des engagements de délais et de professionnalisme bien assumés. Les clients ont même la possibilité de noter les artisans.

Résultat, les acteurs traditionnels se remettent en question, et innovent. Vous préparez peut-être vos chantiers de l’été ? Préparez-vous aussi à être surpris par les nouvelles offres de vos magasins préférés.

Ainsi, L’Express- L’Expansion titrait récemment : « Pour résister à l’uberisation, les grands groupes se mettent en quatre ». Et de citer des enseignes comme Castorama ou Mr Bricolage, qui, « menacées d'être ringardisées par de nouveaux entrants, ont dû accepter de placer l'économie collaborative au coeur de leur stratégie ». Marc-Arthur Gauthey, du think tank OuiShare, explique que « ces marques se rendent compte que les plateformes de partage sont une alternative face à l'obsolescence des produits et qu'elles n'ont, du coup, d'autres choix que de se transformer en entreprise de services ». Et l’article d’expliquer qu’un sondage consommateur, chez Mr Bricolage, a fait souffler un vent de panique il y a un an, en révélant une défiance record à l'égard des enseignes de bricolage et une envie marquée de partage de coups de main et de matériels. Conséquence, Mr Bricolage a lancé le site Ladepanne.fr, un site de proximité pour louer l’outil du voisin.

Leroy Merlin a pour sa part choisi d’importer un concept américain, le Techshop, et d’annoncer l’ouverture, à l’automne prochain, de son premier espace collaboratif de fabrication de 2000 m2, dans un magasin parisien. L’objectif est de permettre à tout un chacun de venir tester, créer, réparer, prototyper. Dans cet atelier numérique, des machines outils de qualité industrielle (imprimantes 3D, machines à découpe laser, etc) sont disponibles, moyennant une cotisation mensuelle, ainsi que le suivi initial d’une formation. L’objectif est bel et bien de créer un FabLab (nom générique donné à des espaces de partage permettant la co-conception ou le partage de ressources) orienté « bricoleurs éclairés ». Et pour les plus avertis, y compris issus du monde de l’entreprise, il sera toujours possible de passer à l’étage supérieur, par exemple à l’Usine.IO dans le 13ème arrondissement, où des ingénieurs accompagnent les inventeurs dans leurs préparatifs du concours Lépine, voire des équipes d’ingénieurs de fabrication venues travailler en mode commando sur des machines réservées à l’avance.