Décharges d’électricité statique : des sols pensés pour nous en débarrasser
Inutile de ressortir vos anciens livres de collégiens pour vous le remémorer. L’électricité statique se « charge » bien assez souvent de nous rappeler que, quoique nous fassions pour l’éviter, par exemple en choisissant avec soin les semelles de nos chaussures, nous en produisons tous suffisamment pour, régulièrement, subir ses fameuses décharges.
« Dans un bureau par exemple, explique Jean-François Lacoste, responsable technique et environnement chez Forbo, nos déplacements provoquent des frottements. Et le simple fait de se lever d’une chaise occasionne un choc piézo-électrique. Dans les deux cas, il y a accumulation de charges sur notre corps ». Et nous ne sommes pas égaux : en fonction de notre morphologie, par exemple de notre composition chimique personnelle ou de la forme et de la densité de nos os, nous allons produire des charges positives ou négatives. Si nous étions reliés à la terre en permanence, ces charges seraient évacuées au fur et à mesure. Mais nous en sommes isolés notamment par nos chaussures et par les revêtements de sol de nos bureaux.
Monsieur (et madame) trois mille volts
N’est pas Gilbert Bécaud, monsieur 100 000 volts, qui veut. Plus modestement, nous nous contentons de créer des différences de potentiels avec la terre, de quelques milliers de volts. « Il suffit alors de toucher un objet ou une personne qui présente une différence de 3000 volts avec nous, pour que se produise une étincelle d’électricité statique ressentie. C’est le seuil de sensibilité ». Des désagréments qui peuvent devenir dangereux, lorsque le contact se produit avec un appareil électronique, voire certains produits explosifs.
C’est pourquoi les revêtements de sol marqués CE, comme ceux de Forbo, doivent répondre à des exigences précises concernant leurs qualités anti statiques. Jean-François Lacoste décrit le test dit du marcheur (norme NF EN 1815) qui permet d’évaluer leur propension à l’accumulation de charges : « une surface de taille normalisée du revêtement relié à la terre est posée sur le sol, tandis qu’une personne, avec des sandales également normalisées, marche dessus pendant une durée déterminée. Le testeur est équipé d’une électrode, qui permet de mesurer la différence de potentiel obtenue. Elle doit demeurer sous les 2 000 volts pour que le produit obtienne son marquage CE ».
Voilà qui peut suffire à rassurer ceux qui n’aiment pas subir ces petites décharges. Chez Forbo, les sols PVC et le linoleum, par nature isolants, obtiennent tous le marquage et de très bons résultats à ces tests, notamment si on les compare à des moquettes.
Pour une fois, vive la dissipation
Mais cela peut ne pas suffire. Dans certains environnements sensibles, par exemple des salles informatiques d’établissements scolaires, mieux vaut éviter toute décharge, même non ressentie. Pour ces situations, il existe alors des revêtements dits « dissipateurs, présentant une résistance comprise entre 10⁶ et 10⁹ Ohms. Il s’agit par exemple de sols PVC ou de sols fibrés, dans lesquels est incluse une proportion variable d’éléments conducteurs (fibres métalliques, noir de carbone). Les sols sont posés avec une colle qui présente également des propriétés conductrices. Enfin, ils peuvent être reliés à la terre par l’intermédiaire d’un feuillard de cuivre inséré dans la sous-couche, ce qui accélère l’évacuation des charges d’électricité statique ». Chez Forbo, une gamme variée de produits obtient la classification « dissipateur » selon la norme NF EN 14041 : les revêtements textiles aiguilletés Forte et Markant, les dalles textiles Tessera, les PVC Compacts Colorex SD et le Marmoleum Ohmex.
Bons conducteurs exigés
Il existe des ambiances encore plus exigeantes, par exemple les salles informatiques où s’exécutent des processus critiques d’une entreprise, dans l’industrie chimique (explosifs) et dans les hôpitaux qui manipulent des produits volatils et dangereux. « Dans ces environnements, la moindre étincelle est à proscrire, poursuit Jean-François Lacoste. C’est pourquoi des revêtements de sol dits conducteurs, avec une résistance inférieure à 10⁶ Ohms, sont développés. Les principes de fabrication sont analogues à ceux des produits dissipateurs, avec une plus forte densité d’éléments conducteurs et une mise à la terre renforcée et systématique ». Forbo dispose d’un produit classé conducteur (NF EN 14041) : le PVC Compact Colorex EC.
Il y a donc des solutions à toutes les problématiques d’électricité statique. Pour les entreprises qui disposent de bureaux, le seul vrai souci est de se poser la question des besoins de leurs occupants et des matériels présents, avant qu’une décharge intempestive leur fasse regretter leur manque d’anticipation.