« La rénovation des carrelages de nos magasins, un chantier mené à bien avec des dalles PVC »
En tant que Responsable Travaux d’une enseigne de distribution, quelles sont vos missions principales ?
Benjamin Huin : Je suis en charge de la construction et de la rénovation de nos magasins en France, de leur conception jusqu’à leur livraison. Ces travaux comprennent des lots GO (Gros Œuvre), TCE (Tous Corps d’Etat, NDLR), ainsi que l’aménagement des salles d’exposition, véritables vitrines de nos produits.
Notre parc de magasin est très hétérogène, car il comprend aussi bien des sites très récents que d’autres qui ont plus de 40 ans. Dans ces derniers, les sols des salles d’exposition - historiquement en carrelage émaillé – ont des carreaux qui ne sont pas toujours à niveau, ils présentent parfois des problèmes de planitude, avec des déclivités qui sont la conséquence des interversions dans la distribution des volumes entre la partie exposition et les stocks, qui pèsent lourd.
De plus, les travaux de rénovation qui se sont succédé dans ces salles d’exposition, laissent parfois réapparaître des zones de carrelage abimées, précédemment masquées, sans compter de multiples trous de chevillage des anciennes cloisons d’exposition suite à leur démolition. Il est donc nécessaire de reprendre ces sols.
Avez-vous envisagé le remplacement du carrelage comme solution ?
Benjamin Huin : La réfection intégrale du carrelage n’est pas adaptée. D’une part, elle implique un investissement conséquent ; D’autre part la gêne occasionnée par les rénovations serait importante : nous sommes en site occupé, ce qui nous impose de contenir les émanations de poussière, les nuisances sonores. Nous devons également réduire le temps de mise en œuvre de la nouvelle solution.
Nous avons testé le bouchement des trous à l’aide de joints ou d’autres produits à base de résines, et remplacé quelques carreaux. Cette disposition, quoiqu’intéressante sur le plan du déploiement de chantier et de son coût, n’est en revanche pas satisfaisante sur le plan commercial, car les réparations restent malgré tout visibles : or nous vendons entre autres du carrelage et sa pose, et de telles imperfections risquaient de perturber la qualité perçue par le client.
Comme solutions alternatives, certaines enseignes ont recours à des résines ou des revêtements de sol pvc… ?
Benjamin Huin : Nous devons intégrer 2 éléments importants pour le choix du sol dans nos rénovations.
D’abord, prévoir la future maintenance du sol : comme la durée de vie de l’agencement est inférieure à celui du sol qui le reçoit, un sol rénové verra plusieurs agencements au cours de son cycle de vie. Il faut donc le prémunir contre les défauts qui apparaitraient lors des démolitions successives (trous de vis, masques de passage…).
Par ailleurs, nos rénovations se font par étapes : le revêtement doit donc pouvoir être posé par étapes, sans que l’on voit des raccords de sol entre les différentes phases.
Trois exigences importantes donc : les contraintes de chantier, l’amortissement de l’investissement et la qualité perçue, en particulier par la clientèle ?
Benjamin Huin : Oui et les dalles PVC répondent à ces 3 exigences.
Nous avons opté pour des dalles à bords francs collées en plein : elles permettent de travailler par zones sans raccords et elles peuvent être aisément remplacées localement. C’est d’autant plus intéressant que nos expositions comportent des ambiances carrelées. Il nous suffit d’intercaler un kraft entre le carrelage - collé à la colle traditionnelle C2 - et le sol PVC afin de protéger ce dernier lors du renouvellement du carrelage.
De plus, les dalles PVC sont classées U4P4 ou U4P3 : elles peuvent ainsi recevoir un trafic piéton et un léger trafic palettes sur transpalette manuel. Ces dalles présentent aussi une légère fonction acoustique en réduisant considérablement les bruits d’impact.
Enfin, le coût global (ragréage, fourniture et pose, maintenance) est le plus faible au regard des autres solutions disponibles.
Quel est le déroulé d’une telle opération de rénovation ?
Benjamin Huin : Le carrelage doit naturellement être propre et non gras. Un ragréage fibré à prise est coulé après un éventuel tirage à 0 des joints s’ils sont trop profonds. Ce type de ragréage est préférable aux produits à séchage, avec lesquels il faut plus longtemps avant de pouvoir recevoir un trafic piéton avant recouvrement. Au contraire, ici, dès le lendemain, le sol peut être posé. Cela nous permet, en 2 jours seulement, de rénover des tranches de 300 m², avec même une réouverture aux clients dès le lendemain sur ragréage « pris ».
Quel bilan avez-vous tiré de ces chantiers ?
Benjamin Huin : Nous avons rénové environ 15000 m² de sol depuis 3 ans. A ce jour, il n’y a pas eu de problèmes. La maintenance, avec cette pose de dalles PVC, se réalise facilement.